La
gonioscopie est un examen capital pour le diagnostic de glaucome, pour le
suivi et dans certains cas pour le traitement.
Le sulcus
scléral est limité en avant par l'anneau de Schwalbe et en
arrière par l'éperon scléral. Le sulcus scléral
est constitué du trabéculum uvéal, du trabéculum
cornéoscléral et du trabéculum juxtacanaliculaire
immédiatement à coté du canal de Schlemm. Les muscles
longitudinaux ciliaires sont insérés sur l'éperon
scléral. La situation de la racine de l'iris est variable, de
l'éperon scléral en avant, jusqu'à loin en arrière
comme chez le fort myope. L'iris peut parfois présenter un bourrelet
en périphérie. On apprend l'anatomie de l'angle irido-cornéen
(AIC) par la pratique de l'examen.
L'intérêt
premier de la gonioscopie réside dans la recherche des yeux à
risque de glaucome par fermeture de l'angle (GFA). D'autres anomalies imposent
l'examen comme la dispersion pigmentaire, les uvéites, la
pseudoexfoliation capsulaire, les antécédents de traumatisme
oculaire avec glaucome par récession de l'angle, ou encore le
diabète et l'occlusion veineuse avec leur menace de
néovascularisation de l'angle.
Le système
de Schaeffer permet d'apprécier le degré d'ouverture de l'angle
en examinant la projection de la fente lumineuse entre la cornée et
la racine de l'iris. Il existe une cotation de 1 à 4 correspondant
aux variations d'angle de 0 à 10°, de 10 à 20°, de
20 à 35° et de 35 à 45°.
La gonioscopie
indirecte utilise un verre à indentation de Posner ou de Volk lors
d'un examen statique puis dynamique.

Ces verres
sont plus pratiques car ils s'utilisent sans gel et le contact avec la
cornée ne se fait que sur une zone d'un diamètre de 8 mm.
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La gonioscopie
dynamique permet de juger l'importance d'un bloc pupillaire relatif et de
différencier le diagnostic entre fermeture réversible par
apposition et fermeture irréversible par synéchies. Il est
ainsi possible d'évaluer quelle serait l'efficacité d'une
iridectomie périphérique (IP) et de prévenir
éventuellement le patient de la nécessité d'une chirurgie
filtrante en cas de synéchies. Un abaissement de la pression
intra-oculaire après la gonioscopie dynamique laisse également
supposer la pertinence d'une indication d'IP.
La
réalisation se fait après instillation d'une goutte
d'anesthésiant, en fente fine, sans éclairer l'aire pupillaire
pour éviter le myosis qui modifierait l'angle, et en analysant toujours
les quadrants selon la même séquence : temporal, inférieur,
nasal, supérieur, pour mieux mémoriser les éléments
observés.
Une fermeture
par apposition du cristallin peut être responsable d'un bloc pupillaire,
diagnostic qui sera évoqué par la visualisation de pigment
sur le trabéculum lors de la gonioscopie dynamique. En cas d'iris-plateau,
l'angle n'est pas fermé et il est possible de visualiser les procès
ciliaires. Il ne faut pas confondre des procès ciliaires et des
synéchies en pont, les procès ciliaires étant plus fins.
Il faut toujours comparer les deux yeux, en particulier pour le diagnostic
de récession de l'angle compliquant un traumatisme oculaire parfois
ancien.
Il n'existe pas de consensus sur le protocole de
désinfection des verres ; en cabinet, il est impossible de disposer
d'une dizaine de verres par consultant comme dans les services
spécialisés. Ces verres peuvent être altérés
par l'alcool ou le Dakin.
Un excellent
atlas est disponible, Color Atlas of Gonioscopy écrit par Wallace
L. M. Alward. |